Rudolf Jordan: Radierung zum Düsseldorfer Gemeinschaftsalbum Deutsche
Dichtungen mit Randzeichnungen deutscher Künstler, Düsseldorf 1843
Illustriert ein angebliches Volkslied:
"Mein Herr Maler, will Er wohl
mich abkonterfeien?
Mich, den reichen Bauern Troll
Und mein Weib Mareien;
Jochen, meinen ält'sten Sohn;
Meine Töchter kennt Er schon,
Greten, Urseln, Trinen,
Haben hübsche Minen.
Mal Er mir das ganze Dorf
Und die Kirche drinnen,
Michel fährt ein Fuder Torf,
Viele Weiber spinnen.
Hart am Kirchhof steht das Haus,
Wo wir gehen ein und aus,
Drauf steht renovatum,
Nebst dem Jahr und Datum...."
Einen Anhänger des neuen Realismus wie Charles
Baudelaire kann eine solche Darstellung des neuen Bauerngenre nicht gleichgültig
lassen. Sogar in ihrer karikaturhaften Überhöhung blieb sie ihm in seinem
Kommentar zum Salon von 1859 so wertvoll, dass er sie fast wörtlich
übernahm.
Eugène Delacroix, ebenso verbissen wie boshaft
in seinen wiederholten Angriffen auf den Maler Paul Delaroche, dessen Erfolg
er schwer akzeptieren konnte, wird diese Ausgabe des Düsseldorfer Kunstleralbum
auch gekannt haben, seine eigene Version dieses Liedes ist jedenfalls plagiathaft
ähnlich. Er schiebt sie allerdings einem in Russland tätigen Onkel, dem Maler
Riesener, unter. Der Bauer ist in dieser Variante ein reicher russischer Parvenu
und der Maler, der diesem bäuerlichen Portraitwunsch nachgibt, natürlich -
Paul Delaroche. Delacroix schlägt damit gleich auf zwei Feinde: Auf
Delaroche und auch auf die
reichen Russen in Frankreich (vom Typ eines Demidoff, des russischen "Krupp"),
die aus bäuerlichem Unwissen einen Delaroche dem großen Delacroix vorziehen.
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C’était très
probablement en souvenir de cette eau-forte et de la chanson qui l’accompagne
que Charles Baudelaire dans son Salon de 1859 s’en prend aux peintres
adeptes de l’historisme – Il leur fait l’éloge du paysan allemand :
« Il y avait un paysan allemand qui vint trouver un peintre et lui dit : «
Monsieur le peintre, je veux que vous fassiez mon portrait. Vous me
présenterez assis à l’entrée principale de ma ferme, dans le grand fauteuil
qui me vient de mon père. À coté de moi, vous peindrez ma femme avec sa quenouille
; derrière nous, allant et venant, mes filles qui préparent notre souper de
famille. Par la grande avenue à gauche débouchent ceux de mes fils qui reviennent
des champs, après avoir ramené les bœufs à l’étable ; d’autres, avec mes petits-fils,
font rentrer les charrettes remplies de foin. Pendant que je contemple ce
spectacle, n’oubliez pas, je vous prie, les bouffes de ma pipe qui sont nuancées
par le soleil couchant. Je veux aussi qu’on entende les sons de l’Angelus
qui sonne au clocher voisin. C’est là que nous nous sommes tous mariés, les
pères et les fils. Il est important que vous peigniez l’air de satisfaction
dont je jouis à cet instant de la journée, en contemplant à la fois ma
famille et ma richesse augmentée du labeur d’une journée ! »
Vive ce paysan ! Sans s’en douter, il comprenait la peinture. L’amour de sa
profession avait élevé son imagination. Quel est celui de nos artistes
à la mode qui serait digne d’exécuter ce portrait, et dont l’imagination peut
se dire au niveau de celle-là ? »
L'image de ce
chant populaire fut reprise par Eugène Delacroix dans une de ses nombreuses
diatribes contre sa tête de turc préférée, Paul Delaroche. Il donne un récit
qu’il dit avoir de son oncle Riesener actif comme portraitiste en Russie,
en fait très probablement un plagiat dudit chant (d’après Théophile Silvestre,
Eugène Delacroix, documents nouveaux):
«Un opulent personnage l’avait prié de venir faire chez lui le portrait de
sa femme. L’ouvrage étant avancé, mon boyard, assez content, va chercher une
cage et dit au peintre :
« -Très-bien, très-bien! Mais si vous posiez sur la main de ma femme ce serin
qu’elle aime tant, ce serait au mieux.
« -Possible, dit Riesener, riant en dedans.
« -Et, ajouta l’époux, si vous mettiez dans l’autre main de Madame ce morceau
de sucre pour exciter l’oiseau, le portrait ne serait-il pas encore plus expressif
? mais il faudrait indiquer aussi que le serin préfère sa maîtresse au morceau
de sucre.
« Eh bien, mon cher Monsieur, disait en terminant Delacroix, ce boyard
vous représente au naturel Paul Delaroche à la recherche de l’idée et de l’expression.»
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